Dans de nombreux pays en développement, l’économie réelle – celle qui soutient des millions de familles au quotidien – reste largement ignorée par les approches économiques classiques. Ces dernières, majoritairement inspirées des modèles occidentaux, s’appuient sur des indicateurs chiffrés qui ne reflètent pas les réalités du terrain. Les activités informelles, qui constituent l’épine dorsale de cette « real economy », ne figurent pas dans les tableaux Excel ou les statistiques du PIB. Pourtant, elles permettent à des millions de personnes de survivre, jour après jour.
Prenons l’exemple d’un berger sénégalais. Chaque jour, il produit 10 litres de lait qu’il vend à 500 francs CFA le litre, générant ainsi un revenu quotidien de 5 000 francs CFA. Ce montant, à lui seul, serait insuffisant pour couvrir ses besoins. Mais grâce à sa connaissance des ressources naturelles, il complète son alimentation par la cueillette de plantes sauvages et d’autres moyens informels de subsistance. Où ces contributions apparaissent-elles dans les indicateurs économiques ? De la même manière, la femme qui vend quelques fruits sur un trottoir, celle qui prépare des petits-déjeuners au bord de la route, ou encore le pêcheur qui vend ses prises quotidiennes, sont des acteurs essentiels de cette microéconomie invisible.
Multipliez ces exemples par des millions, et vous obtiendrez un aperçu de cette économie de survie qui constitue la base de la « real economy » dans de nombreux pays.
Une approche pour faire évoluer l’économie réelle
Au-delà de cette activité informelle de subsistance, une autre couche d’acteurs économiques émerge : celle des artisans, cultivateurs, commerçants, et prestataires de services. Ces petites entreprises, souvent familiales, leur permettent d’atteindre une certaine stabilité économique dans les villages et les zones rurales.
Plus haut dans cette chaîne économique, une nouvelle génération d’entrepreneurs voit le jour. Ces jeunes hommes et femmes, dotés d’une formation de base et souvent connectés au monde par les réseaux sociaux, se lancent dans des secteurs comme l’informatique, la communication, la transformation des produits locaux, le tourisme, l’événementiel ou encore la formation. Ces entrepreneurs, qui embauchent déjà un ou deux salariés, sont les graines d’une classe moyenne entreprenante. De ce vivier émergent les futurs grands entrepreneurs capables de créer des dizaines, voire des centaines d’emplois. Leur parcours, cependant, ne passe pas par des écoles prestigieuses : leur formation s’est faite sur le terrain, à l’école de la vie.
Le rôle de l’École des Entrepreneurs
C’est à ce niveau crucial que se situe notre action. L’École des Entrepreneurs du Sénégal a pour mission d’identifier, de recruter et de former ces jeunes talents, porteurs d’énergie, d’ambition et d’idées innovantes. Ce sont des jeunes qui ont souvent déjà fait leur « révolution culturelle » : ils ont décidé de dépasser les limites imposées par leur environnement familial, culturel ou religieux, et souhaitent bâtir un avenir différent de celui de leurs parents. Grâce aux réseaux sociaux et aux outils numériques, ils se sont ouverts au monde et aspirent à transformer leurs idées en projets concrets.
Nous voyons dans cette jeunesse un parallèle avec la génération du « baby-boom » de l’après-guerre en Europe, une génération porteuse de renouveau. Aujourd’hui, l’avenir de leurs pays repose sur eux. Ils construisent déjà la croissance de demain et, avec les outils appropriés, ils réussiront à faire prospérer leurs communautés.
L’entreprise comme outil de transformation sociale
L’entreprise, en tant que concept, est une invention occidentale. C’est un système qui organise la collaboration de compétences diverses autour d’un objectif commun. Ce modèle a permis la création de richesses matérielles dans les pays industrialisés et s’est diffusé à travers le monde. Cependant, pour être pertinent dans le contexte des pays en développement, ce modèle doit être adapté aux spécificités locales.
À l’École des Entrepreneurs, nous avons développé une méthode simple, efficace et accessible pour former ces jeunes à « l’art de l’entrepreneuriat ». Notre slogan, « Apprendre le métier d’entrepreneur et développer la puissance personnelle », résume parfaitement notre vision. Nous leur transmettons des outils concrets pour structurer leurs idées, formaliser leurs activités et surmonter les obstacles qui jalonnent leur parcours.
Notre programme de formation, détaillé dans les documents annexés à cette candidature, s’appuie sur des ateliers pratiques, des séances de coaching individuel et collectif, ainsi que sur un accompagnement à la mise en œuvre des projets. L’objectif est clair : transformer leur énergie et leurs ambitions en entreprises viables et pérennes.
Impact attendu : réduire la pauvreté par l’entrepreneuriat
Nous sommes convaincus que cette approche peut jouer un rôle décisif dans la réduction de la pauvreté. En soutenant ces jeunes entrepreneurs, nous contribuons non seulement à améliorer leur situation individuelle, mais aussi à dynamiser l’économie locale, à créer des emplois et à renforcer les communautés.
Pour cela, nous sollicitons le soutien de votre ONG afin de :
- Renforcer notre programme de formation : développer de nouveaux modules adaptés aux réalités locales.
- Étendre notre portée géographique : permettre à plus de jeunes, même dans les zones reculées, d’accéder à nos formations.
- Fournir des ressources initiales aux projets : offrir des financements de démarrage et un accompagnement personnalisé pour maximiser les chances de succès des entrepreneurs formés.
Nous croyons fermement que cette initiative est une réponse innovante et durable aux défis de la pauvreté. L’entrepreneuriat n’est pas seulement une voie vers la réussite individuelle ; c’est un levier de transformation sociale et économique pour l’ensemble des communautés.
Conclusion
Votre soutien pourrait faire toute la différence pour amplifier l’impact de notre École des Entrepreneurs. Ensemble, nous pouvons donner à cette jeunesse les moyens de construire un avenir meilleur pour elle-même et pour son pays.
Nous vous remercions pour l’attention portée à notre projet et espérons avoir l’opportunité de collaborer pour transformer des vies et contribuer à une économie plus juste et inclusive.
